poésie 5

Publié le par Edouard de Chamboisson

LA FLAMENNE

 

 

Coule, coule Flamènne,

Emporte les souvenirs

D’une ville qui s’endort

 

Coule, coule et emmène

Avec toi les soupirs

Ainsi que les remords

 

De ceux dont les espoirs

Sont partis avec toi

En les laissant sans voix.

 

Coule, vas encensoir

Le clocher est mon toit,

Il me reste la croix.

 

Coule, coule éphémère

Car nous avons perdu

Nos âmes comme notre dû

Accordés par nos pères.

 

On pourrait sur ton long

Arranger ton parcours

Mieux faire qu’entretenir

 

Pour qu’enfin ton renom

Soit bien mieux qu’un discours

Sans passion d’avenir.

 

Mais qu’attend donc le roi

A ne vouloir jamais

Que sorte de tes bords

  

Autre que le patois

Balbutié et mauvais

Et déjà un peu mort.

 

Où donc est ton passé

Que dire du devenir

Où donc est le sourire

Des enfants écartés.

 

Ils aimeraient sûrement

A passer dans tes flots

Une petite main

 

Pour sentir ton courant

Avec les soubresauts

Et tes vagues de nains.

 

Où sont passé les cris

Des bambins insouciants

Heureux sous le soleil

 

Jouant à Jean qui rit,

Surveillant les parents

Attentifs et en veilles

 

Flamènne, tu vaux bien mieux

Que ce ru sans saveur

Transportant tes odeurs

Ignoré par nos vieux. 

 

Ils ont pourtant souvent

Flâné sur tes côtés

Bien avant les verrues

 

Tristes embouts navrants

Dont on t’a affublé

Quand le temps est venu

 

 

Ecologiquement,

Ton image est ternie,

Fadasse et sans beauté

 

Et visuellement,

T’es loin du paradis

Dont Dieu t’avait doté.

 

 

Flamenne, tes plages

Encore en absence,

Tes flots d’impuissances

Sont devenus sages

 

Telle la prairie de jean

Te verra renaître

De tes multiples bras

 

Entourée de ces gens

Qui viendrons paraître,

Repus et encore gras

 

Des largesses déguisées

De sommaires entretiens

Pour des regards sournois

 

Sous des yeux abaissés

Dont seul le maintient

De la tête tient droit.

 

Nous sommes suspendus

Aux rimes de ta vie

Nos cœurs sont en cris

Car ton heure est venue.

Publié dans POESIE

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